“LE TEMPS D'UNE VIE”
2013-2016
L'AMBULANCE DE RÉANIMATION DES POMPIERS DE PARIS
Frappé par des attentats sans précédent, Paris sera brisée par le terrorisme le soir de l'aujourd'hui triste vendredi 13. Ils seront 130 à trouver la mort et 350 à être marqués dans leur chair. Le bilan est lourd mais quand aurait-il été sans l'intervention des secours ?
Stéphane faisait partie des 450 médecins, infirmiers et ambulanciers à avoir été déployés en première ligne le soir des attentats. Il sera même directeur des secours médicaux au stade de France, avant d'intervenir au Bataclan avec son « AR ».
L’acronyme ne parle peut-être pas à tous mais il en dit long. Quand on « déclenche l’AR », on appelle l’ambulance de réanimation, cet ultime recours censé « arracher à la mort » un patient en détresse vitale avérée ou potentielle.
En sillonnant les rues parisiennes, sirènes hurlantes, à bord de l’ « AR », pendant plus de deux ans, j’ai voulu connaître le chef d’orchestre de cet hôpital ambulant. Et, du haut de son mètre 95, Stéphane, médecin urgentiste aux pompiers de Paris, a tout de suite pris le temps de m’exposer sa vision de ce métier aussi exigeant pour lui que vital pour l’autre. Réanimer un nourrisson ou annoncer un décès font partie du quotidien de cet urgentiste de 42 ans. Confronté aussi bien à la souffrance qu’à la joie ou la mort, j’ai suivi Stéphane pendant ses gardes afin d’appréhender tout le spectre de son métier.
Montrer le quotidien, c’est aussi explorer les contrastes du temps. Ainsi, j’ai aussi voulu mettre l’accent sur ces moments d’attente en caserne, parfois furtifs, parfois interminables, où Stéphane et son équipe sont en état de veille permanente. Après ces gardes de 24 heures où le temps a pu paraître compressé ou distendu, j’ai aussi pu pousser la porte de son foyer, pour découvrir un Stéphane attentionné, mais pour les siens cette fois.
*Au même titre que le SAMU, l’ « AR » de la brigade des sapeurs-pompiers de Paris assure la prise en charge médicale des détresses vitales avérées ou potentielles. L’ « AR » et le SAMU se répartissent par zone pour couvrir l’ensemble de l’agglomération parisienne.
Texte : Florent Corda