Drôle de Rames
United Ladies : se remettre à flots après un cancer du sein.
Leur corps porte les stigmates des opérations et des traitements. L'épreuve de la maladie les a transformées, mais pas diminuées. Elles sont trente-et-une, venues de neuf pays (Italie, Allemagne, Belgique, Espagne, Etats-Unis...) a relevé un défis hors norme.
Simone, Françoise, Cathy, Nathalie, JoAnn, Grazia, Marie-Laure, Maia, Svenj vont pagayer ensemble pendant 4 jours et parcourir 250 km en dragon boat. Venu de Chine, ce sport collectif fait des émules parmi les femmes victimes d'un cancer du sein. Le mouvement répété de la pagaie muscle le haut du corps et soulage du lymphoedème, ou syndrome du gros bras, dont souffrent certaines à la suite d'une mastectomie. En pratiquant une activité physique collective en plein air, les pagayeuses sortent de leur isolement social : de quoi stimuler le moral. De plus en plus de médecins reconnaissant les bienfaits de ce sport pour leurs patientes, à l'instar de Frédéric Truchet. Ce gynécologue de Saumur dans le Maine-et-Loire (49) a imaginé le défi United Ladies, qui réunit différents clubs de France, mais aussi de l'étranger. Après deux éditions sur la Loire, en 2018 et 2019, de nouveaux équipages ont investi l'Allier, cet été, pour rejoindre la Loire.
Réparti en 4 équipes de 8 pagayeuses, âgées de 29 à 75 ans, elles déploient des ressources physiques et mentales insoupçonnées Dans un effort commun, elles surmontent leurs angoisses et leurs complexes. « Au fil de cette aventure, elles reconquièrent l'estime d'elles-mêmes, observe Hala Akkawi, la médecin encadrante. Ce sont des femmes fortes. » Et Véronique, 59 ans, une des participantes, de conclure: « Si jamais je replonge au creux de la vague, il me suffira de penser à cette traversée pour retrouver l'énergie de me battre. »